Explication du BIM par nos experts
Bonjour Jérémie, vous êtes responsable d’activité chez AC Environnement. En tant qu’expert des diagnostics immobiliers, vous proposez à vos clients des solutions adaptées à leur besoin… quelles sont-elles ?
Nous sommes en effet sollicités pour un ensemble d’intervention ayant trait aux diagnostics immobiliers. Donc, nous récoltons les données techniques du bâti, mesurons les espaces, analysons les matériaux, effectuons des prélèvements, … Pour ainsi dire, nous faisons une radiographie des logements ou bâtiments afin que les propriétaires et gestionnaires puissent assurer l’exploitation et la maintenance de leurs biens en toute connaissance.
Mais votre action parfois ne s’arrête pas là …
Effectivement, cette cartographie est parfois insuffisante surtout lorsque l’on est sur des projets de rénovation ou de réhabilitation plus importants. Savoir que l’on est en présence de plomb ou d’amiante est une information essentielle ; être au courant de où est localisé le polluant avec exactitude et le quantifier est impératif. Tout comme on fait une étude de sol avant de construire, je recommande ainsi à mes clients de « BIM-er » leurs biens, leurs bâtiments, avant de se lancer.
Jérémie pourriez vous nous expliquer le déroulement ?
« BIM-er » ça consiste en quoi ?
D’abord il y a la nécessité de créer une maquette numérique 3D complète avec un LOD - niveau de détail - lié à son besoin.
Ensuite, on peut y intégrer toutes les informations essentielles au projet du bâtiment : implantation, surfaces, ouvertures, matériaux, prestataires, contrat d’entretien …
Enfin vient le moment de son utilisation : on requête, on partage, on calcule, on utilise le plus simplement possible et avec facilité les éléments enregistrés.
En quoi c’est différent du carnet de santé numérique ?
C’est bien plus que cela, puisque l’accès facilité aux données désormais fiables et cohérentes, permet analyses et projections. Sans compter que tous les protagonistes du projet peuvent s’échanger les mêmes informations à tout moment et où qu’ils soient. Par exemple, notre activité étant souvent basé sur des analyses de mètres carrés, identifier les surfaces précises permet d’affiner et améliorer les budgets de façon considérable.
Le BIM et plus largement la digitalisation ne sont pas de nouveaux concepts. C’est juste encore sous exploité en France par les acteurs de l’immobilier mais fort heureusement on y arrive ! Savez-vous d’ailleurs que quelques pays voisins commencent à l’imposer dans la conception des bâtiments ?
Quelles sont les raisons du retard sur ce sujet ?
Assurément par manque de connaissance et de démonstration ! La digitalisation est plus qu’un outil, c’est un état d’esprit et une volonté de trouver l’optimisation précisément pour répondre aux préoccupations environnementales et d’efficacité énergétique. C’est tout un processus collaboratif qui a besoin d’être expliqué et enseigné.
Je vous assure que nos clients sont tout de suite conquis lorsqu’on leur présente un cas concret. Qui ne serait pas réceptif aux arguments d’économie de temps et de budget, d’optimisation de son efficacité et de la possibilité d’aller dans le sens du développement durable ?
Justement auriez-vous un exemple précis à nous partager ?
Dernièrement nous sommes intervenus au souhait d’ Eiffage sur la réhabilitation de l’Hôtel du Palais, palace situé à Biarritz. Notre mission était d’accompagner Eiffage - le MO – pour repérer les zones à dépolluer. Malencontreusement les éléments qu’ils détenaient n’étaient pas assez précis, ce qui est d’ailleurs souvent le cas lorsque l’on intervient sur des bâtiments anciens qui disposent de plan papier 2D.
Nous avons alors proposé de « BIM-er » la zone concernée (l’escalier majestueux et le couloir principal) et cela a permis d’identifier avec précision les zones en présence de plomb. Moins d’algorithme, moins de calcul par défaut : les précisions fournies ont permis un budget juste et un temps d’intervention optimisé.
Tout le monde est gagnant avec la digitalisation, c’est ça qui est super !